
Plants de haricots bio
Le démarrage des engagements des acheteurs pour les plants de légumes se fait avec des prix à la baisse. Pourquoi cette mauvaise tendance sur un secteur porteur ?
L’époque est très favorable au retour des potagers pour la production de légumes de proximité, dans les jardins, sur les terrasses et même sur les balcons des consommateurs.
La demande en plants potagers à cultiver sous diverses formes, en pots en bacs ou en jardinière, s’avère prometteuse. Les jardiniers experts, peuvent montrer leur savoir-faire avec la gamme élargie proposée actuellement. Les aspirants jardiniers et jardiniers néophytes commencent à oser cultiver, renouant ainsi avec un attrait grandissant pour le végétal d’ornement en général. L’innovation et le marketing, mettent à leur disposition des produits et des solutions, tous les amateurs peuvent aménager facilement une partie de leur espace végétalisable en production vivrière.
De plus, ces néo jardiniers ont la satisfaction de participer ainsi au développement durable, ils deviennent éco responsable, et ils ont la satisfaction de goûter et partager entre amis ou en famille, leur propre production. Cette tendance est si forte que le prix n’est pas, et de loin, leur première préoccupation. Il n’y a donc aucune raison pour dévaloriser le produit. Au contraire il faut tenir les prix assurant au producteur la marge lui permettant d’assurer une bonne qualité de plan et une bonne dynamique d’innovation.
Est il possible de renverser cette mauvaise tendance ?
Ce marché montre ces trois dernières années une progression, assurant aux producteurs et aux distributeurs un chiffre d’affaires en croissance avec une marge suffisante. De plus, les clients sont en général satisfaits, ce qui n’est pas courant dans le paysage actuel.
Il est donc possible d’envisager une rentabilité pérenne, au moins sur ce segment de marché. Mais c’est sans compter avec les mauvaises habitudes des acteurs en présence. La tyrannie du « toujours plus » enclenche le cycle infernal : conquête de parts de marché, dumping, promotion, remise, et sous enchères de la part de certains producteurs. Les distributeurs démultiplient ce mouvement, et déjà la concurrence sur les prix fait rage en avant saison. « Peu de producteurs connaissent tous les coûts entrant dans le calcul du prix de revient, coûts de production, coûts de commercialisation, coûts logistiques et administratif. Ils font des propositions en centrale d’achat sans la maîtrise de ces calculs », déclare un horticulteur des Pays de Loire.
Peut elle avoir des conséquences négatives sur le marché ?
La tendance risque en effet d’être préjudiciable car pour prendre et garder des positions, des opérateurs ont tendance à s’étendre en amont et en aval des périodes saisonnières raisonnables qui permettent un bon résultat chez les clients. Avec les offres primeurs et tardives, le risque d’insatisfaction devient plus important ce qui peut avoir des conséquences sur l’ensemble de ces gammes de produits.
On va donc tuer une rentabilité en devenir, avant même d’avoir pu profiter pleinement de ce marché bien porteur. Tous les acteurs se connaissent, tout le monde sait qu’une rentabilité est nécessaire et que le respect des époques de vente selon les catégories de produit est essentiel pour la satisfaction du client.
La filière dans son ensemble saura t’elle préserver un marché prometteur ? Ou allons nous assister à l’habituel manège où chacun joue son rôle au détriment de tous.
Brand Wagenaar